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La secte chiite secrète appelée al-qorban pratiquerait le sacrifice humain en Irak


Le suicide comme sacrifice religieux : cette pratique extrême a été observée dans plusieurs pays, dont la plus récente illustration est le suicide collectif de dizaines d’adeptes de l’Église internationale de Bonne Nouvelle au Kenya.

Cette fois-ci, c’est en Irak que l’on découvre l’existence d’une secte, d’obédience chiite, Jamaat al-Qorban (le groupe du sacrifice), dont quatre membres viennent d’être arrêtés par les services de renseignement dans le sud du pays.

Traduction : « Suivant les directives du ministre de l’Intérieur relatives à la poursuite des mouvements et groupes déviants et des hors-la-loi, et avec un processus basé sur des informations précises, des détachements de l’Agence fédérale de renseignement et d’enquête du ministère de l’Intérieur ont pu arrêter quatre suspects du soi-disant groupe Qorban dans le district de Souq al-Shouyoukh, dans le gouvernorat de Dhi Qar. »

Selon des médias irakiens, ce groupe, récemment apparu dans le district de Souq al-Shouyoukh, à 350 kilomètres au sud de Bagdad, adorerait tel un dieu Ali, cousin et gendre du prophète Mohammed, et aurait poussé au suicide certains de ses membres en guise de sacrifice.

Trois cas de suicides

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FRANCE 24

D’après des sources du renseignent irakien citées par ces médias, ce groupe dissident de la doxa chiite aurait été créé en Iran et pratiquait des « sacrifices humains » à la suite de « loteries » visant à choisir la personne qui finira par mourir par pendaison en offrande au « Dieu Ali ». Leur leader, toujours selon ces sources, vivrait caché en Iran.

Le média irakien Al-Alam al-jadid assure, de son côté, que trois cas de suicides organisés par ce groupe ont été recensés depuis le début de l’année. « Les services de sécurité surveillent de près ce groupe soupçonné de détenir armement et matériels pour affronter quiconque tente de s’opposer à lui », poursuit ce média.

Le frère d’un des membres de ce groupe a toutefois nié la pratique du sacrifice humain, expliquant qu’il s’agit d’un courant contemporain d’une vieille croyance, « Ali al-llahiya » (la divinité Ali), qui déifiait Ali ibn Abi Talib. Le mot qorban qui colle à ce groupe ne serait pas relatif au sacrifice humain : « Ils appellent qorban toute personne appartenant à leur groupe et qui décède. »   

« La plupart des membres de ce mouvement sont pauvres et sans instruction, ce sont souvent des habitants de bidonvilles »

- Le frère d’un membre d’al-Qorban

« La plupart des membres de ce mouvement sont pauvres et sans instruction, ce sont souvent des habitants de bidonvilles », souligne ce proche d’un membre des al-Qorban. Il dénonce le fait de « poursuivre ce groupe pour des accusations liées à leurs croyances », ce qu’il qualifie de « très dérangeant et inconstitutionnel ». D’après lui, « l’accusation selon laquelle ils possèdent des armes peut être un prélude à des mesures violentes et sanglantes contre les membres de ce groupe ».

La situation d’instabilité politique, de crise économique, mais aussi le manque de leaders religieux référentiels poussent beaucoup de jeunes dans les bras de sectes ou de groupes confessionnaux en Irak, selon des experts cités par les médias.

Ces sources évoquent des groupes tels que « Les gens de la cause » qui prétendait, en 2003, que le leader chiite Moqtada al-Sadr était le douzième et dernier imam, ou le Mahdi attendu, censé apparaître à la fin des temps selon le chiisme duodécimain. Moqtada al-Sadr s’était opposé à leur discours à l’époque.

Ou encore « Les soldat du ciel », qualifié de groupe terroriste par les autorités, dont le chef prétendait lui-même être le Mahdi et qui a été éliminé, avec son organisation, par les forces de sécurité en 2007.

« Rituels violents »

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euronews (en français)

D’après le sociologie irakien Mohammed Shokr al-Shaker, « ces croyances sont faciles à instiller au sein des communautés pauvres, fragiles et peu instruites ».

« Le sentiment d’appartenance que ces groupes offrent, en plus du statut social que leurs membres obtiennent en leur sein, renforce les liens des personnalités simples, généralement solitaires, avec le groupe, et facilite le contrôle du groupe sur l’individu », poursuit le sociologue.

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Il explique surtout que « le recrutement vise principalement les jeunes et les adolescents, où les rituels violents jouent un rôle important en libérant l’énergie de l’adolescent et en l’attirant vers le groupe ».

La psychologue irakienne Yusra Ali affirme que « les rituels en eux-mêmes, en particulier ceux liés à des rythmes musicaux et à des mouvements répétitifs, jouent un rôle important dans la libération de l’énergie et font sentir à la personne qu’elle est moins tendue ».

Cependant, les mêmes rituels, souligne-t-elle, peuvent « créer un effet qui facilite le contrôle de celui qui les exécute, à travers l’intense émotion qui accompagne ces mouvements, notamment chez les jeunes, généralement plus influençables et plus enclins à répondre à ce qui leur est demandé ».

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Author: Alexander Martin

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